BLANK VERSE

Hannah Meersseman

Il est question de mesure – code insensé, qui dit le début et la fin d’une chose, mais aussi le rythme de la poésie.

Règle, qu’il s’agit toujours de déborder.

Un dessin, ici, ne rime à rien. C’est un événement infime. Il est le résultat d’un geste, à partir d’une surface et d’un matériau. Il dit sa genèse.

Il dit l’instant, toujours.

C’est un germe constant, parce que matière en formation, en gestation, en décomposition. En déploiement, c’est-à-dire en division interne.

Nous prenons la mesure de presque-riens, qui questionnent leurs limites.

En langage poétique, le vers blanc ne rime avec aucun autre vers, mais il est conforme à une règle métrique. Autrement dit, sa forme ne repose pas sur un lien de ressemblance mais sur une structure rythmique.

On peut dire que quand on va à la ligne après un vers et qu’on laisse par conséquent un blanc, ce blanc est comme une sorte de morceau d’air, un tampon d’air, une cloison de vide, une cloison d’air, et que c’est cela qui fait le vers.

Roland Barthes, in « La préparation du roman »